Une discipline qui s'exporte
![]() | Le saut à la perche n'a donc pas toujours été un sport où il fallait aller le plus haut possible. Il fut tout d'abord un sport de saut de longueur puis d'esthétique (sauter le plus joliement en regardant la foule au dessus d'une barre peu haute). Ainsi vers 1775 en Allemagne, des éducateurs intègrent le saut à la perche dans le répertoire des épreuves gymniques mais la discipline reste interdite aux femmes en raison de sa dangerosité. Les meilleures performances tournent alors autour de 2m50 de hauteur. Au milieu du XIXe siècle, des membres du Cricket Club d'Ulverston, dans le Lancashire, mettent en place la première forme de la discipline : le « running pole leaping », (le bond à la perche avec élan). Les perches de l'époque sont alors des mâts extrêmement rigides en frêne, chêne ou merisier. Il faut maintenant aller le plus haut possible à l'aide de la perche. Les premiers adeptes franchissent néanmoins rapidement la hauteur de trois mètres. La discipline prend son essor en Angleterre et aux États-Unis vers la fin du XIXe siècle. en effet à cette époque le saut à la perche est intégré au programme des championnats d'Angleterre d'athlétisme en 1866 et les premiers records sont enregistrés dès l'année suivante. L'épreuve fait partie des championnats des États-Unis en 1874. La réception se fait alors dans du sable et les sauteurs retombent debout pour éviter les blessures. Entre les 2 pays il y a tout de même certaines différences persistantes : au Royaume-Uni, le sauteur est autorisé à effectuer un déplacement des mains à la manière du grimper à la corde et non aux USA. En 1889, l'Amateur Athletic Union édicte l'un des premiers principes importants du saut à la perche moderne : « aucun compétiteur ne doit pendant le saut, déplacer l'une de ses mains, vers le haut, le long de la perche, quand il quitte le sol ». En 1892, à la Croix-Catelan de Paris, l'épreuve figure pour la première fois au programme des Championnats de France d'athlétisme. |